Jadis, Gembloux possédait un hôpital Saint-Jacques qui faisait office d’hospice ou d’asile et recueillait les vieillards ou les indigents. Il se situait dans la Grand Rue, à l’emplacement de la maison du photographe Lucien Hoc. On voit toujours à cet endroit le couloir qui y menait. Des endroits du bâtiment étaient dangereux et menaçaient de tomber en ruines malgré des travaux successifs. Ils furent à la longue déclarés insalubres.
Sous l’enseigne Agfa, à droite de cette photo (1974), le couloir d’entrée pour se rendre chez le photographe Lucien Hoc, auteur du cliché. A voir sur le site de l’IRPA..
C’était aussi le couloir qui conduisait à l’hôpital
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On décida donc de construire un nouveau bâtiment. L’endroit choisi fut un jardin situé rue des Remparts (actuelle rue Docq) en face de la Chapelle Notre-Dame des Remparts. Le locataire de l’endroit est avisé en mars 1879 de cesser toute activité de culture.
Après de longues et pénibles tracasseries administratives ou autres, expropriations, adjudications, choix de matériau, le nouvel hospice voit enfin le jour et est inauguré le 12 juin 1887. Cet hospice sera appelé, Delrue.
** Alfred Delrue (15-07-1820 – 1870 ?). Docteur en droit de l’Université de Liège en 1843. Il était conseiller communal à Gembloux (de 1851 à 1858), conseiller provincial libéral pour le canton de 1848 à 1857. En 1858, il est nommé juge de paix suppléant . Par testament du 30 janvier 1866, il avait légué la somme de 12.000 francs (à la commission des hospices) qui devait être consacrée à la construction d’un hôpital destiné aux malades indigents.
Il y eut d’autres donateurs successifs. Docq-Delrue François, Docq gustave, De Lathuy Xavier (né en 1822), De Lathuy Xavier (né en 1862), Detry Léon, De Namur Hortense, Bertrand Joséphine, Hubin Elisabeth, Libotte jeanne, Magottaux Françoise, Hubin constant. Leurs noms figurent encore sur la façade de l’ancien hospice (académie Debecker) rue Docq. Exemples ci-dessous
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Source: les détails dans le bulletin du CRAHG n°36/1988 – © Henri Petit -remerciements Albert Lemy
carte postale sur Delcampe.net – auteur inconnu © DR.
La vie à l’hospice était soumise à un règlement d’ordre intérieur strict, vu l’indiscipline qui y régnait. Il comptait une moyenne variable de 13 à 15 occupants. Les heures d’ouverture et les corvées étaient régentées. Le ravitaillement, en pain, viande, charbon ou divers services étaient soumis à adjudication. C’est Joseph Champagne installé place de l’Abattoir qui est chargé des soins de coiffures et toilettes aux hospitalisés. C’est F. Nélis qui obtient le marché de la livraison de cercueils. Le charbon est délivré par un certain JB Martin. Le pain dont l’hospice fait grande consommation sera livré par différents boulangers, Piérard, Jacquy, Cailleux, suivant la qualité de leur travail. Source: tous les détails dans le bulletin du CRAHG n°39/1989 – © Henri Petit – archives du CPAS |
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En 1944, le chirurgien-directeur de la clinique Delrue était le docteur Vilain (Le Soir – 10-09-1994)
Il y avait une chapelle dans le mur d’enceinte de la clinique démolie en 1955 (Philippe Josis CRAHG).
En 1963, Albert Lemy est désigné comme comptable de la clinique. La clinique dirigée par la Commission d’Assistance Publique, comprenait 25 lits, dont 5 de maternité. (Marc Delforge)
document Pierre Fourneau – à l’arrière La Manufacture
En 1971, la clinique Delrue ferme ses portes, cédant la place à un home pour personnes âgées (25 lits). Cette maison de repos fonctionnera jusqu’en janvier 1981 et sera remplacée par le home « La Charmille » qui offre alors 125 lits ainsi que plusieurs pavillons résidentiels pour des couples. (Marc Delforge – Gembloux autrement).
devenue l’Académie de Becker
Quand j’étais adolescent, la clinique était dirigée par le docteur Goffaux
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Médecins des pauvres
Les soins médicaux étaient prodigués par « les médecins des pauvres » qui s’occupaient des familles démunies de la commune. En 1842, il y avait trois médecins des pauvres à Gembloux: Durant, Robert et Valériane. Ils étaient rétribuéspar la commission des hospices. Il devaient aussi s’occuper des pauvres de Grand Manil et de Lonzée (en 1847 la commune de Lonzée s’occupa elle-même des soins pour ses indigents). En 1870 puis en 1875, les médecins désignés étaient Poliart puis Paul Tournay. En 1898, il y en avait quatre, le nombre de familles assistées (125) ayant augmenté. Il y avait aussi trois sages-femmes pour assister les femmes enceintes. En 1894, les médicaments étaient délivrés par les trois pharmaciens de la ville: Detienne, qui sera bourgmestre, Laruelle et Speileux.
Source: tous les détails dans le bulletin du CRAHG n°39/1989 – Henri Petit – archives du CPAS
** « Les praticiens du droit du Moyen Âge à l’époque contemporaine » – Presses Universitaires de Rennes – 2008