Gembloux a compté plusieurs brasseries dans son histoire, comme d’ailleurs toute la Wallonie qui en comptait plusieurs centaines après guerre (14-18) malgré le fait que des petites brasseries disparurent à cause, entre autres, de la réquisition des cuves de cuivre par l’armée allemande.
Les petites brasseries qui durent ainsi arrêter n’ont pas redémarré, ou en tout cas pas longtemps, car l’investissement pour racheter du matériel était trop important.
Cette industrie faisait profiter la population qui bénéficiait ainsi de boissons rafraîchissantes et saines (on dirait maintenant bio). Elle faisait aussi profiter la communauté au travers des autorités communales qui percevaient taxes, impôts ou accises.
« Les brasseries ainsi que les cabarets et autres estaminets constituaient le SEUL revenu de la ville de Gembloux jusqu’à la fin de l’Ancien régime. Le seigneur-abbé avait un droit de cambage. Les taxes et accises n’allaient pas au gouvernement contrairement aux accises sur le brandevin » (Remy Bauvin).
Jadis l’abbaye possédait deux brasseries, l’une en bas de ville et l’autre « En Poissons » dans la rue actuelle du Huit Mai. Nous apprenons que, le 11 décembre 1794, « les religieux, par leur avocat Linoy exposent en vente publique deux brasseries avec leurs ustensiles situées à Gembloux. La brasserie d’en-bas est adjugée au citoyen Evrard, fermier du Longpont, pour 3.350 florins courants; celle d’en-haut, à la veuve Alexis Saucin de Gembloux, pour 1.500 florins courants. »(Recueil des Chartes de l’Abbaye de Gemboux du chanoine C-G Roland – éditions Duculot, 1921)
Là (rue du Huit Mai) aussi se situait l’entrepôt de M. Lambotte, qui, avec P. Delathuy et Paul Dubois, ont été les derniers brasseurs de Gembloux.
extrait du plan de Vandermaelen – 1850 |
On constate que plusieurs brasseries se situaient pour la majorité dans le quartier du Bordia (Avenue Maréchal Juin et rue de Gibraltar) où jaillissaient de nombreuses sources. On y trouvait la brasserie Docq-Delrue, de François Docq, père de Gustave Docq qui sera bourgmestres de Gembloux de 1872 à 1903 (le plus long mayorat qu’ait connu Gembloux), Gustave qui d’ailleurs sera lui aussi brasseur.
On y trouvait aussi la brasserie Hubin, dont la famille était propriétaire de la maison du Bailli, de ses dépendances et du parc. Cette brasserie fut la première à Gembloux à embouteiller automatiquement et à fabriquer de la glace pour les glacières des cafetiers.
On y trouvait aussi la brasserie Dubois (qui n’apparaît pas encore sur le plan)
On y trouvait aussi la distillerie Robert – Stalon (dans un complexe où se situe l’actuelle la Maison Internationale) Créée vers 1875 son existence a été assez brève. On y a fabriqué des apéritifs. dont un fut fort apprécié: « L’amer Robert ». |
Un bon de livraison – facture de la brasserie Delathuy – daté de 1901 – 1902 ?
Sur certains documents elle est reprise comme brasserie Hubin-Delathuy
photo sur Delcampe.net – non daté – auteur inconnu © DR
Rue de Gibraltar, on se souviendra de la brasserie Dubois.
Les brasseurs Hubin et Delathuy cessent leurs activités vers 1925.
Nous avons actuellement en activité, une brasserie ressuscitée, active et réputée, la Bertinchamps..
Un char de transport de fûts dans l’ancien commerce de brasserie.
(illustration – Brasserie de l’Aigle à Seraing – non daté – auteur inconnu © DR)
Source Delcampe.net
Facture – livraison de la brasserie « à vapeur » Joseph RAVET
carte postale d’époque sur Delcampe.net -non datée – auteur inconnu © DR
Chaussée de Charleroi, à l’approche du passage à niveau. Sur la gauche après l’arbre, la brasserie Sovet
source info Marthe Dedecker